En 1952, "La Responsabilité sociale du Business Man", de l’américain Howard Bowen, explique pourquoi les entreprises ont intérêt à devenir plus responsables et donne la première définition reconnue de la RSE : "la responsabilité sociale de l’entreprise renvoie à l’obligation pour les hommes d’affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduites répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme désirables dans notre société".
En 1972, le rapport Meadows, "Les limites de la croissance", publié trois mois avant la conférence de Stockholm, entend démontrer, grâce à des modélisation de l'empreinte des humains sur la Terre, que dans un monde fini, une croissance économique infinie conduirait à l'épuisement des ressources.
La conférence de Stockholm, en juin 1972, marque l'entrée des questions écologiques dans les préoccupations internationales. Elle donne naissance au Programme des Nations Unies pour l'Environnement, accélère la mise en place d'administrations consacrées au sujet (la France crée son ministère de l'Environnement en 1971) et sera suivie de plusieurs accords, comme la Convention de Genève de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontalière.
En 1976, au travers des principes directeurs de l’OCDE, les gouvernements adressent aux entreprises multinationales des recommandations afin de favoriser une conduite raisonnable des entreprises dans les domaines des relations professionnelles, des droits de l'homme, de l'environnement, de la fiscalité, de la publication d'informations, de la lutte contre la corruption, des intérêts des consommateurs, de la science et de la technologie, et de la concurrence.
Et en 1977, la Déclaration tripartite de l’Organisation Internationale du Travail sur les entreprises multinationales vient donner un cadre aux entreprises en matière de conditions de travail, de formation ou encore de diversité.
Si l'environnement confirme son statut de sujet médiatique, les 70's s'avèrent malgré tout paradoxales pour l'écologie : d'un côté, les pays du Nord renforcent les normes nationales antipollution et un droit international émerge pour traiter des pollutions maritimes et transfrontalières. Mais, de l'autre, la division internationale du travail s'accélère et permet ainsi aux entreprises de produire dans des pays à faible réglementation.
Durant le deuxième sommet de la Terre à Nairobi, en mai 1982, tous les indicateurs sont alors au rouge, malgré les engagements pris à Stockholm : "l'état général de l'environnement naturel ne s'est pas amélioré, et un certain nombre de ses éléments se dégradent au contraire à un rythme accéléré." Pourtant, les rapporteurs estiment que "l'industrie peut être compétitive et productive sas être accompagnée d'une pollution nocive".
En 1987, le Rapport Brundtland popularise l'expression "développement durable" et plaide pour "une accélération de la croissance économique aussi bien dans les pays industrialisés qu'en développement". L'industrie est appelée à "produire plus avec moins".
Enfin, en 1992, à l’occasion du Sommet de la Terre de Rio, parvenir à un "développement durable" devient le mot d'ordre. Largement médiatisé, l'événement aboutit à l'adoption d'une déclaration de principes et d'un plan d'action : l'Agenda 21, qui dresse une liste d'enjeux, propose des stratégies, et des moyens d'exécution. Au chapitre 30, on peut lire que "le commerce et l'industrie, y compris les sociétés transnationales et les organisations qui les représentent, doivent participer pleinement à la réalisation et à l'évaluation des activités relatives au programme", en favorisant notamment le recours aux mécanismes du marché.
Dans la seconde moitié du XXème siècle, les préoccupations environnementales et sociales, tout comme la mondialisation, se développent et la société civile (associations religieuses, écologiques, humanitaires ou de solidarité) commence à réclamer d'une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises, notamment à cause de diverses catastrophes environnementales.
A l’échelle internationale, les accords sont peu ambitieux et non contraignants. On aboutit seulement sur des principes génériques ou sectoriels, sans caractère coercitif. Mais des réglementations au niveau national, notamment en France, vont commencer à poser certaine bases de la RSE.
Et en 2001, la Commission Européenne considèrera qu’être responsable signifie "satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir “davantage” dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes" . Source : le Livre Vert de la Commission Européenne "Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises", 2001.